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Unit-E
2 juin 2009

Shameless, take one (S1)

C'est en janvier 2004 que cette série britannique voit le jour, un an avant la renaissance de Doctor Who, trois avant le lancement de Skins. Peu connue par le public français, certainement moins que Skins qui est plus mise en avant, ne la boudons pas puisqu'on a avec Shameless une toute nouvelle façon de pressurer le ton tragi-comique typique des anglais.  Trash, sombre et déjantée, tout en restant terre-à-terre et sérieuse, Shameless est un de ces produits télévisuels qu'on a du mal à laisser tomber, devant lesquels il est difficile de rester indifférent.

Bienvenue dans la banlieue de Manchester, bienvenue dans le monde des Gallagher, tous énergumènes : père alcoolique, mère lesbienne disparue, demi-douzaine de gosses, la présentation au début du pilote plante bien le ton qu'adoptera la série tout au long de la première saison : c'est spécial.

La plupart des personnages se rattachent à un stéréotype mais contrairement à Skins qui partait avec ce même handicap, Shameless se limitera à ça et n'arrachera pas l'étiquette qu'elle a octroyé à ses personnages, le ton de la saison est davantage parodique et la série ne cherche pas à jouer la carte du réalisme dans les événements qui marquent la saison (vol de gosse, enterrement déguisé, et j'en passe).
Les tribulations de cette famille britannique se faisant de plus en plus insensées, tout ce qui en ressort est une consolidation du leitmotiv du show - la dynamique familiale -, l'excès de ce ton excentrique entraînant finalement un amas de sentiments pathétiques (dans le bon sens du terme) grâce à la subtilité narrative.

Cela dit, à force de jouer à fond dans ce registre désinvolte, la série finit par n'être reconnue que pour ça, à son désavantage. Si cette première saison est globalement agréable à suivre et on (sou)rit beaucoup - beaucoup - grâce à cet humour british spécial, (politiquement incorrect), on ne peut s'empêcher de se dire que la série peut aller plus loin. Se concentrer, comme le fait Skins, à chaque personne davantage par exemple. Car la série prend constamment la mauvaise habitude de mettre le thème familial au cœur des intrigues, ce qui rend finalement les épisodes trop redondants sur la forme.

Il y a un paquet de thèmes à explorer et la série manque beaucoup de profondeur sur certains aspects. Rares ont été les moments où les scénaristes ont décidé de rentrer plus dans le détail pour développer certains traits de caractère chez certains personnages (mis à part Frank sûrement, le père, personnage principal), il y a une certaine retenue de ce côté-là.
Le développement est resté générique, mais c'est sûrement la saison inaugurale qui exigeait cela, espérons que la saison 2 touchera certaines thématiques plus en précision.

Globalement, cette première saison de Shameless a réussi avec succès sur un point: planter un style. Si elle patauge continuellement dans la présentation, la série peut désormais décoller et évoluer en développant davantage les atouts qu'elle a introduit tout au long de ces 7 épisodes. On arrive à se prendre d'affection pour les personnages donc il est difficile de lâcher la série.
Pour comparer, la série arrive à faire un mélange des atouts qu'ont Skins et Californication, le tout avec une phraséologie british qui singularise bien la série.

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Commentaires
A
Red attire même les ménagères férus de fourneaux, c'est attendrissant. Ce doit être la faute de Desperate Housewives. <br /> En revanche, pour Shameless, chouette critique ! Cette série n'a pas la côte par chez nous, c'est dommage, parce que comme tu le dis, elle a son propre univers, son empreinte, sa patte. Quant à son manque de profondeur, je pense que c'est avant tout un parti pris des auteurs...<br /> Seriement
S
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